ALESA : Et la fête de fin d’année en 2020 ??? Comme pour tout, en Visio !

Disco zoom à Pisani !

Au LPA Edgard Pisani de Montreuil-Bellay, le bureau de l’ALESA avait prévu la soirée de fin d’année pour le 26 mai… dernière semaine où toutes les classes seraient présentes. Un mardi ? Pour que les 3èmes, les apprentis puissent aussi participer !

Le 16 mars, le confinement commençait, l’ALESA était mise en sommeil… le 28 avril, David, le président-adjoint, créait un groupe Whatsapp avec les numéros des membres du bureau et ceux des 2 profs d’ESC … Premier message : ‘’j’ai une idée !’’. Alors, première réunion des membres actifs par zoom et un mois pour préparer la soirée à travers cet outil !

Les mêmes discussions ont eu lieu. Comment annoncer ? Imposer un thème ? Les horaires ? Comment ambiancer à fond ??? … Mais aussi de nouvelles et enrichissantes questions ! Comment limiter les entrées pour n’accepter que les apprenants et personnels de l’EPL ? Quelles règles suivre sur les consommations puisque à la maison ? Quelle est la part de responsabilité de l’association et de l’EPL dans ces moments ?

Techniquement, un abonnement payant de zoom a été acheté afin de pouvoir être plusieurs co-animateurs (faire entrer les participants de la salle d’attente, réalisateurs pour mettre à l’honneur certains participants plus imaginatifs dans leurs salons,…).

Sur le reste, nous avons répondu un peu comme nous pouvions à ces questions, n’ayant eu aucune réponse de la part de l’inspection d’ESC à nos sollicitations. La direction de l’EPL a accepté de suivre la démarche innovante de l’asso et un courrier cosigné par la proviseure et la présidente a prévenu les familles de la tenue de cette soirée et des règles à suivre (tenue correcte, pas de consommation d’alcool…).

Une fois calée, l’originalité de cette démarche a sauté aux yeux du Bureau. Il a été question alors de médiatiser notre disco zoom ! Presse locale papier, TF1 a même été proposé ! Notre rôle de modérateur a ici pris tout son sens. Les médias audiovisuels peuvent avoir des objectifs bien éloignés des nôtres. France 3 a répondu tout de même à l’appel, mais le jour même ! Nous avons eu un très bel article dans le Courrier de l’Ouest, avec une vraie démarche de journaliste. La correspondante locale a assisté à une réunion préparatoire en zoom, puis est venue à la soirée ! Quand à France 3, ils ont récupéré très vite des images que nous leur avons fournies et ils ont eu un seul contact téléphonique le soir même avec l’enseignante. Résultat, les élèves se sont senti floués par le très court sujet sur France 3 avec un commentaire pas piqué des vers à la papa sur la consommation d’alcool possible dans de tels conditions ! Une vraie leçon sur le travail journalistique !

Au final, une soirée vraiment réussie au regard du nombre de participants, entre 100 et 150 en tout, et des élèves heureux de se voir : même par ce biais là, c’était mieux que rien ! C’était aussi l’occasion de venir faire un tour, puis de repartir, de nombreux enseignants étaient là aussi parce que ‘’pratique’’ !

Si nous devons faire un bilan de ce moment si particulier, ça a été l’occasion de maintenir le lien entre les membres actifs de l’ALESA. Nous avons poursuivi nos réunion hebdomadaires zoom après la soirée… afin de préparer celle de la rentrée ! En prévoyant des scenarios selon des règles sanitaires incertaines… dans le foyer comme d’habitude ou en extérieur façon festival ( plateau remorque de l’exploit’ pour le DJ, prévenir les voisins…).

En tant que professeur d’ESC membre du réseau art’ur , je savais que notre bureau était dynamique et inventif, cela s’est confirmé et les conditions particulières n’ont fait que souligner cet élément très important que peut être tout le plaisir d’être et de faire ensemble pour les autres. L’altruisme n’a pas disparu, cela reste une valeur cardinale de nos associations et des actions de celles-ci.

Virginie Jadeau

Enseignante ESC

Lycée Edgar Pisani

virginie.jadeau@educagri.fr

Ce projet a été mené en lien avec le réseau art’ur

Haïku

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Le  jardin est le thème conducteur du projet « Haïku » qui vise une initiation au graphisme et à la typographie.

Lors d’un atelier d’écriture animé par le Cercle des écritures de Nantes, les élèves des classes de Terminales Bac Pro aménagements et Productions horticoles ont été invités, par différentes contraintes créatives, à imaginer et partager une rencontre dans le jardin.

Inspirés par la forme brève et sobre du haïku

Les textes produits racontent  un instant susceptible d’émerveillement,  ils invitent à découvrir un insecte caché sous une fleur, à froisser une feuille de menthe pour en dégager le parfum, à guetter le signe d’un changement de saison… Partagés et lus à voix haute dans le cadre de l’atelier, ces textes seront presque tous conservés et réinvestis sous leur forme brute dans une série d’explorations graphiques.

La scénographie des textes est le cœur du projet

Accompagnés par le duo d’artistes graphistes Antonin & Margaux, les deux  classes de Terminales vont travailler sur le choix de caractères typographiques et s’exercer à la recherche et au tracé de lettres sur plusieurs séances.

Chaque groupe doit trouver des solutions pour faire dialoguer fond et forme. Il s’agit de concevoir et proposer une typographie expressive pour traduire l’intention du texte choisi et rendre lisible son message. Cette démarche de recherche permet de s’initier à des gestes et des outils ainsi qu’à un vocabulaire spécifique.

Ce projet s’articule également autour d’une visite au Musée de l’imprimerie de Nantes. Les élèves ont assisté à la mise en fonctionnement de l’ensemble des presses du musée, observé différents procédés d’impression  et participé à un atelier de composition typographique au moyen de caractères mobiles.

Entre  ces différentes séances,  une médiation du Fond Régional d’Art Contemporain a aiguisé la curiosité de l’utilisation des mots dans l’art par  la présentation de supports d’expression contemporains variés, dont des livres d’artistes. 

Inspirés par ces créations et dans la poursuite d’une réflexion sur l’utilisation de la typographie dans une démarche créative de communication, la conduite du projet s’est accompagnée d’un concours. L’ensemble des élèves et la communauté éducative du lycée ont été invités à choisir leur « Haïku préféré » en vue de la confection d’un Tee-shirt personnalisé. Ces vêtements imprimés devaient être portés à l’occasion de l’exposition des scénographies végétalisées, in situ, dans le parc du Grand Blottereau. Une occasion de finaliser le projet par un « happening » en écho à la temporalité du Haïku.

Ce projet a été conduit dans le cadre module MG1 en Education socio-culturelle visant à :

  • S’initier à la création contemporaine,  s’initier à une approche concrète du fait artistique
  • Se confronter au travail d’artistes plasticiens et expérimenter une démarche artistique
  • Explorer, concevoir et réaliser une production artistique

Claire Pailharey

Enseignante-animatrice Education SocioCulturelle LPA du Grand Blottereau

claire.pailherey@educagri.fr

Ce projet mené en lien avec le réseau art’ur a reçu le soutien de la DRAAF, de la DRAC des Pays de Loire et de Amicale des anciens élèves du Grand Blottereau

Remerciements : Antonin & Margaux https://antoninplusmargaux.com/

Emilie Le Guellaut pour son intervention de médiation artistique – Le Frac des Pays de Loire. http://fracdespaysdelaloire.com/

L’équipe du Musée de l’imprimerie de Nantes http://musee-imprimerie.com/

Le réseau Canopé pour son accompagnement dans la recherche de ressources et la mise à disposition du kit Série Graphique: https://www.reseau-canope.fr/notice/serie-graphique.html

Le cercle des écritures de Nantes, https://cerclenantais.wordpress.com/

Pratique artistique : projet ART VIDEO

Avant propos

Cette année encore, de nouveaux projet au lycée Edgard Pisani, dont les fameuses semaines de pratique artistique : les terminales Aménagements Paysagers et Vitivinicoles ont vécu une semaine dans le monde de l’Art vidéo du 20 au 24 janvier 2020.

Accompagnés par l’artiste Gérôme Godet (http://geromeg.free.fr/), basé à Angers, les élèves – à travers des rencontres – se sont immergés durant plus de 30h dans un processus de création artistique.

Avant de libérer leur fièvre créatrice, les terminales ont découvert l’univers de l’Art vidéo avec différentes étapes de médiation.

Image tirée d’un des films de la classe des terminales AP-VV

Médiation

Présentation des différentes étapes et temps forts du projet

A – Première journée : lundi 20 janvier 2020

1 – Introduction à l’art vidéo et au cinéma expérimental (matin)

A travers le visionnage de plusieurs vidéos, très différentes, et la présentation de la démarche artistique de plusieurs artistes vidéastes, les élèves seront sensibilisés à l’art du mouvement. Le but de cette première matinée est la découverte d’une forme nouvelle d’œuvre d’art mais aussi de les détacher de cette idée préconçue que les images en mouvement racontent toujours une histoire. Les images en mouvement ne sont pas toujours au service d’une narration.

Mais, est-ce que pour autant ces films ont du sens ?
Cette première partie est la plus théorique de la semaine.

Premier exercice, le filmé-monté (fin de matinée)

La minute vidéo la plus…
Réaliser une minute de film en pensant au fait qu’il n’y aura pas de montage (filmé-monté), les élèves pourront utiliser pour cet exercice tout appareil qui peut filmer, un téléphone, une tablette, un appareil photo, une caméra…
Utiliser plusieurs valeurs de plans, rapide présentation des différentes valeurs de plans (plan large, gros plan …)
La durée totale de l’ensemble des images enregistrées ne doit pas excéder une minute

Travail par groupe de deux, les inciter à un petit temps de réflexion avant d’aller filmer, à bien réfléchir à leurs images, à leurs constructions.

A la fin de l’exercice, prise de temps avec les élèves pour un moment d’échange critique. Vidéos présentées le lendemain matin.

2 – Introduction au montage (après-midi)

Rapide introduction au montage et à la notion de montage, la question du rythme des images entre elles. Découverte d’un logiciel de montage Video Pad

Exercice de montage et pratique de Video Pad :
A partir d’images données, issues du cinéma, de la télévision ou d’internet (Youtube), imaginer une petite histoire.
Qu’est-ce que je peux raconter avec des images, que puis-je faire dire aux images, le détournement, le dire autrement, détourner les images de leur sens premier, donner un autre sens aux images.

B – Deuxième journée : mardi 21 janvier 2020

1 – le filmé-monté bis (matin)

Visionnage des vidéos réalisées par les élèves la veille.

Constat : majorité des vidéos sont en plan séquence, consigne mal comprise et/ou expliquée.

Réitération de l’exercice, suivi du visionnage et de discussions.

2 – Rapport image et son, exercice trois (après-midi)
Travailler à partir d’une bande-son donnée, de la figuration à l’abstraction

A partir d’une banque de bandes-son donnée, en fait plusieurs bandes-son d’une minute, chacun des élèves pourra en choisir une et imaginer librement les images qui pourraient accompagner cette bande–son. Les élèves sont libres de tourner les images en autonomie ou d’aller chercher des images ailleurs, sur YouTube par exemple.

Un premier montage de ces images sera fait en mode linéaire avec la bande-son choisie avec un logiciel de montage (déjà utilisé à l’exercice deux).

Un deuxième montage fait avec les mêmes images avec un logiciels de vi-jing en mode montage des images par accumulation, par couches, une image par-dessus une autre image, jeux de transparence et d’incrustation, mixage image et son… Les images se mélangent, le sens se perd une nouvelle image apparaît, une peinture en mouvement.

C – Troisième journée : mercredi 22 janvier

1 – Quatrième exercice : la performance (matin et début d’après-midi)

L’idée de se mettre en scène est ici exprimée avec un thème donné : le face-à-face. Les élèves sont en entière autonomie et exploitent les connaissances et savoirs acquis durant les 1ers jours de la semaine. Dans cet exercice se trouve également un autre objectif : obliger les élèves à passer par une « phase écriture » avant d’aller tourner. Réfléchir en amont.

2 – Présentation du projet final (fin d’après-midi)

Thématique : vivre autrement

Thématique large, aussi bien sociale, économique, qu’écologique ou fantaisiste. Début de réflexion et d’écriture en binôme

D – Quatrième et cinquième journée : jeudi et vendredi 23 et 24 janvier

Réalisation et finalisation du projet personnel

Bilan

Malgré l’arrivée « officielle » de la COVID-19 mi-mars, le projet a été conduit à son terme, hormis un vernissage officiel dans un lieu d’exposition de la ville de Montreuil-Bellay. L’investissement des élèves, impliqués, pendant cette semaine s’est montré croissant. Beaucoup d’attentes et de découvertes sont espérées pour chaque pratique artistique : toujours l’occasion de vivre un moment de vie unique. Le bénéfice est parfois incalculable sur l’instant mais les apports et les souvenirs restent, ouvrent des portes, élargissent les horizons. La cohésion déjà présente dans la classe entre les filières, accentuée par un événement qui les rassemble tous sur un même pied d’égalité, à fait tomber les dernières barrières encore debout.
Déjà le réemploi des acquis de cette semaine artistique apparaît, de nouvelles pousses créatives naissent ; les terminales aménagements paysagers ont créé (avec l’aide des enseignants d’aménagements paysagers et d’éducation socioculturelle) des tutoriels vidéo aidant à la prise de poste de matériel de leur formation.

Remerciements

Ce projet mené par le Lycée Edgard Pisani de Montreuil-Bellay en lien avec le réseau art’ur n’aurait pu avoir lieu sans l’appui de tous nos partenaires:

  • DRAC des Pays de la Loire
  • Région Pays de la Loire
  • Association 24+1
  • Saumur Agglo (Dôme de Saumur)
  • Caves Ackerman
  • Ville de Montreuil-Bellay
Un projet d’art vidéo sur le « Vivre autrement » réalisé par les élèves en terminale Bac pro Aménagements Paysagers et Conduite et gestion d’une entreprise vitivinicole, dans le cadre de la semaine de pratique artistique (janvier 2020).

Ludovic Waszak
Éducation socioculturelle
ludovic.waszak@educagri.fr

SLAMER : DE LA CLASSE A LA SCENE

Résidence & projet artistique des classes de terminales professionnelles Conduite et Gestion des Entreprises Agricole et Agro-Equipement au Lycée agricole La Germinière à Rouillon (72)

Tout commence en 2019 lors d’un concert d’HDW, formation musicale orchestrée par Alexandre Sepré, jeune slameur de la scène locale. Nous le découvrons dans le cadre du Festival En Jeu organisé par la scène nationale du Mans auquel nous participons pour la 1ère fois. Cette année-là, ce sont les classes de 2nde professionnelle du lycée qui sont amenées à découvrir l’univers protéiforme des art vivants. Le concert d’HDW est un coup de cœur total : les élèves comme les enseignantes sont conquis et émus. Pour beaucoup, le concert est une première expérience. Et c’est une très belle première fois qu’il leur est offert de vivre !

Forts de l’engouement suscité, il est apparu comme évident de monter un projet à l’échelle de l’établissement autour du slam et en particulier avec Alexandre Sepré. L’idée s’impose d’elle-même et enthousiasme l’artiste d’emblée. Il sera en résidence au lycée. Au programme : organisation d’un masterclass et d’un concert avec le Club Musique de l’ALESA et réalisation du projet artistique avec les classes de terminale professionnelle, qui sera le pivot de cette mise en œuvre avec à la clé deux représentations, dont l’une dans le cadre du Festival En Jeu.

L’écriture : un passage à travers soi pour mieux aller vers les autres

L’écriture est un exercice inhabituel pour les jeunes des filières concernées. Au départ, le projet ne suscite pas d’intérêt, voire fait pousser des grands « oh » de mécontentement et des petits hauts-le-coeur de dégoût. Slam, kezako ? Petit mot rigolo qui claque dans la bouche comme une bulle de chewing gum mais qui reste très flou. « Ah ! C’est comme Grand Corps Malade ! ». Oui ! Mais enfin, force est de constater que peu connaissent GCM… Les élèves découvrent en classe une discipline mutante aux confins de nombreux genres, qui se réinvente sans cesse et qui ne se laisse pas facilement enfermer dans le carcan d’une définition. Tout à la fois spectacle, théâtre, poésie, musique, le slam porte des valeurs riches d’enseignement pour la jeunesse. Mais le slam, c’est aussi un cousin du rap. Les élèves prennent cette entrée en matière comme une liane sûre à laquelle se raccrocher.

En Novembre a lieu la 1ère rencontre avec Alexandre, qui dispense plusieurs heures d’atelier d’écriture. Les élèves sont curieux et intéressés, honorés de cette rencontre avec un artiste professionnel, mais restent intimidés face à l’écriture. L’ approche ludique proposée permet de dépasser la difficulté qui consiste à coucher sur le papier une intériorité qui n’est censée ne concerner que soi-même. Et puis, arrive la prise de conscience qu’il leur est offert un espace de liberté à saisir où ils peuvent dire tout ce qui leur passe par la tête et leur tient à cœur sans limites (ou presque).

Puis, en classe, à partir d’un exercice de coopération suivi d’un temps de débat, sont dégagés les thèmes qui seront les fils conducteurs pour chaque classe. Ces thèmes sont issus de ce qui questionne et affecte les élèves. NATURE et AVENIR seront les maîtres mots des créations collectives. Les élèves continueront à s’exercer et à améliorer leurs textes au fur et à mesure avec leurs enseignantes de français et d’ESC, produisant ainsi la matière première pour modeler des mises en scènes collectives.

Découvrir le monde… du spectacle

Durant cette période, c’est aussi l’occasion de se familiariser avec l’univers des arts vivants et de se préparer au Festival En Jeu!. Cet événement est organisé par le théâtre L’Espal / Les Quinconces du Mans en direction des 16-25 ans. Il se présente comme une sorte de “classe verte du spectacle vivant” car il permet une immersion complète dans cet univers pendant 3 jours. Cette année, nous avons participé au festival du mercredi 5 au vendredi 6 Février. Les élèves ont pu assister à 5 spectacles de danse, théâtre, cirque, marionnettes et à 1 concert participatif de slam. Chaque spectacle était suivi d’un “bord de scène”, c’est-à-dire d’un échange avec les comédiens. Les élèves ont également participé à un atelier de pratique théâtrale mené par un professionnel et a une interview dans le cadre d’un direct sur Radio Alpa. Le midi, des scènes ouvertes étaient organisées afin que les élèves participants puissent s’exprimer. Nos élèves ont ainsi pu s’y produire. A noter que les élèves sont préparés grâce à une visite complète d’un théâtre au mois de novembre. Les enseignants bénéficient également d’une journée complète de formation en amont du festival.

L’oralité : donner de la voix pour être présent au monde

Les deux créations sont mises en scène sur des temps très concentrés impliquant une intensité de travail importante et requérant de la part des élèves beaucoup d’investissement. Cette contrainte nécessite une bonne réactivité de la part du groupe : améliorer sa technique vocale, son jeu d’acteur, trouver des solutions et faire des propositions quand le texte ou la mise en scène ne fonctionnent pas. Ils jouent le jeu avec sérieux et enthousiasme, conscients de l’enjeu des représentations à venir.

De cette expérience, ils retirent de nombreux bénéfices. A l’instar de Rémy qui nous explique que « c’est vraiment bien pour la confiance en soi ». Noémie ajoute : « Je sors de cette expérience plus grande dans le sens où le regard des autres ne me fait plus peur. Cela m’a permis de savoir parler et être présente au sein d’un groupe ». Développer son imagination, gagner en confiance en soi et en cohésion de groupe, s’ouvrir aux autres, apprendre à communiquer en public mais aussi se confronter au travail d’artiste-interprète comme Jérémy qui constate que « c’est très physique de rester debout, de répéter avec un bon placement de voix ».

Se représenter : donner le meilleur de soi-même pour réussir ensemble

Le 4 Février, les deux classes font une standing ovation en première partie d’HDW en concert au lycée. La fierté et l’émotion sont perceptibles. « Le passage sur scène s’est très bien passé. Personnellement, j’ai trouvé ça agréable » (Clément). Ce succès les met en confiance pour l’étape suivante : aller jouer sur la scène ouverte du Festival En Jeu. Au sortir de cette seconde représentation, tous sont enchantés. Ils ont pu se dépasser, apprendre tout en éprouvant du plaisir, se surprendre. Comme l’explique Lorenzo : « Avoir un but commun et de la détermination nous ont permis d’atteindre les objectifs fixés, de surpasser les problèmes et nous avons réussi à prendre les décisions ensemble. Ce qui était vraiment agréable, c’était le fait de progresser ensemble vers un but commun.». Ou encore Benjamin : « Plus on avance dans le projet, plus on se prend au jeu. On a vraiment envie que ce soit parfait et pour cela on s’implique au maximum. Le projet n’a rien à voir avec nos études mais permet de développer d’autres capacités sans forcément s’en rendre compte. Personnellement, j’ai appris sur le fait d’élever la voix, sur le fait d’être à l’aise à l’oral face à un public.». Sur le chemin du retour au lycée, toute l’assemblée entonne un des « morceaux » de slam d’HDW.

Projet mené avec le réseau art’ur et en lien avec les partenaires suivants :

Alexandre Sepré / HDW

Les Quinconces/L’Espal scène nationale du Mans

ALESA du Lycée la Germinière

+ d’infos :

Aurélie LE HEUDE

enseignante-animatrice d’éducation socioculturelle

LEGTA La Germinière – Rouillon (72)

aurelie.le-heude@educagri.fr

En savoir +

https://alexandresepre.com/

Pour ré-écouter les élèves lors de l’interview de Radio Alpa 107.3 Le Mans en podcast :
https://www.quinconces-espal.com/…/radioalpa-au-festival-en…

https://www.quinconces-espal.com/lagenda/festivals/festival-en-jeu

La chanson française… pour atteindre l’émotion esthétique.

C’est une référence au livre de Charles Pépin ‘’Quand la beauté nous sauve’’. La notion d ‘émotion esthétique qu’il développe me parle ! En tant que professeur d’ESC, je me dis que c’est là notre ambition : permettre cette émotion à nos élèves, c’est tout le sens de notre objectif de pratique artistique en bac pro, nous avons 30 heures pour leur permettre de toucher cela du doigt !

A Pisani, nous avons beaucoup exploré la danse contemporaine. C’était toujours bluffant de voir ces élèves de 18-20 ans exprimer tant d’émotions par leurs corps et pour quasiment tous, connaître une vraie révélation sur cet art.

Art’ur s’engage dans la voix, il me fallait me projeter. Alors pourquoi ne pas commencer dès cette année? Charles Pépin écrit ‘’ La musique a probablement ce pouvoir de nous émouvoir plus que les autres arts parce qu’elle est capable, dans sa polyphonie même, d’éveiller simultanément les différentes dimensions de notre être- tragique et joyeuse par exemple, ou sensuelle et intellectuelle...’’1.

Mais quel style choisir ? Le Slam, cela ferait un pont entre danse hip-hop et chanson ? Et finalement non, des contraintes d’organisation trop serrées. Il me restait dans un coin de ma tête le souvenir d’une belle rencontre avec Christophe Belloeil sur un projet plus léger à la Closerie à Montreuil- Bellay…

Du 9 au 13 mars ( juste avant le confinement) les 30 élèves de terminale Bac Por SAPAT ont connu le processus de création. Ils en ont rencontré toutes les étapes : écriture, mise en musique et interprétation. 6 chansons ont ainsi été écrites en groupe de 5 avec des thématiques, des rythmes choisis. Dans tous ces morceaux il y avait une vraie émotion, de vrais contenus et cela a fait un ensemble varié et très riche. Mais une chanson ne peut pas rester dans la bouche du chanteur… Le concert final était prévu pour le vendredi après-midi.

Il a fallu donc aussi penser, organiser et accomplir ce moment si particulier où l’artiste se dévoile, offre le fruit de son émotion à un public.

Certains parents, amis personnels et camarades étaient présents, un public d’une soixantaine de personnes.

Les retours ont été unanimes. La présence scénique, la qualité des textes, l’interprétation, les applaudissements ont été nourris, sincères. Et puis l’émotion, l’émotion esthétique était bien présente tant chez les artistes que chez les spectateurs.

C’était un moment de grâce, comme des projets souvent nous en donnent. Les magiciens que sont les artistes dans nos murs font éclore chez nos élèves des qualités insoupçonnées et belles. Christophe Belloeil est de ceux-là, sa gentillesse, son sourire, sa bienveillance, sa joie de vivre son exigence musicale sont autant de petites graines qui germent facilement chez nos élèves.

Ses choix artistiques ont aussi été importants. Son spectacle ‘’Chanteur’’ qu’il avait joué au foyer en décembre, en petite forme de ‘’salon’’, sa volonté d’être proche de son public sont autant d’éléments intéressants et parlants en animation des territoires ruraux !

Ce fut une belle aventure, une belle réalisation qui, hasard de la pandémie, nous a permis de quitter le lycée sur une touche d’émotion esthétique !

Virginie Jadeau

Enseignante d’Education Socio-culturelle

virginie.jadeau@educagri.fr

1P163 Charles Pepin ‘’Quand la beauté nous sauve, Comment un paysage ou une œuvre d’art peuvent changer notre vie’’ Ed Poche Marabout

Ce projet mené en lien avec le réseau art’ur a reçu le soutien du Conseil Régional Pays de Loire.

« Improvise-toi »

Un projet d’improvisation musicale et théâtrale mené au Lycée des Métiers de l’Agriculture de Château-Gontier avec la classe de terminale TCVA.

Un projet en trois temps

Alexis Héropoulos, musicien et enseignant, est d’abord intervenu auprès de la classe du projet. Le but était de poser la question de la formation du goût et des choix artistiques dans les différentes classes sociales, afin d’en comprendre les déterminants. Les débats ont été animés et éclairants. Ces interrogations ont rejoint la réflexion sur le théâtre d’improvisation comme forme d’expression libre et accessible à tous car dégagée partiellement d’un bagage culturel.

Le 7 janvier 2020, le contrebassiste Nantais Sébastien Boisseau, accompagné du guitariste Guillaume Aknine, a proposé deux concerts «Un salon, deux musiciens» à la classe de terminale TCVA et au public du lycée.

Les deux musiciens se sont installés dans l’amphithéâtre réaménagé pour l’occasion en salon (le public restreint à 40 personnes était installé dans des fauteuils, entourés de plantes et de lampes).

Le public a pu écouter des créations improvisées avant d’échanger des réflexions sur les ressentis, les réceptions personnelles, et sur ce que peut être ou pas la musique et l’improvisation.

« Un Salon, deux musiciens »

Du 20 au 24 janvier 2020, une semaine de création a été proposée aux jeunes de la classe de terminale TCVA.

Cette action était encadrée par Yann Efflame, Matthieu Desbordes et Guillaume Aknine. Chacun de ces trois intervenants a joué le rôle de formateur, metteur en scène, et comédien dans la pièce réalisée à l’issue de la semaine.

Le levier de l’improvisation

Chaque artiste a travaillé avec les jeunes par petit groupe, avec une méthode assez simple : demander aux participants de proposer spontanément des personnages et des situations, en faisant appel à leur vécu, à leurs représentations. Puis, interroger ces propositions, les pousser, les « allonger » ou les stimuler afin de construire petit à petit une trame de représentation. Suite à ces micro-ateliers, des regroupements de toute la classe permettaient de montrer à chacun ce qui était en train de prendre forme.

Les intervenants ont ici joué un rôle de guide, de conseiller, mais avec beaucoup de tact et d’écoute. Ils ont alimenté en douceur les contenus naissants, et ont montré progressivement quels outils de l’improvisation pouvaient s’avérer adéquats dans certaines situations. Le privilège a été pour nous de pouvoir travailler en groupes restreints.

De cette proximité et bienveillance est venue très rapidement la confiance. Les intervenants ont su en quelques séances ouvrir un espace sécurisant dont ont pu profiter les élèves pour s’exprimer avec aisance. Après cette confiance est venu le plaisir pour chacun des jeunes.

La redécouverte des liens forts

Ce travail d’une semaine a donné lieu à deux représentations publiques de quarante-cinq minutes d’une pièce dans laquelle les préoccupations et les sentiments évoqués se teintaient d’une liberté simple et assumée du jeu. Dans leur pièce, les jeunes ont évoqué l’amour, l’actualité (les migrants), la drogue, le monde rural, leur sport… Avec humour et sincérité.

Cette semaine a été « bouleversante » pour nombre d’élèves, pour les intervenants et pour moi-même. Avant cette semaine, on sentait des distances et des malentendus entre élèves. Certains n’avaient plus aucun contact entre eux malgré qu’il s’agisse d’une classe de terminale.

La qualité d’écoute, l’attention portée aux propositions mais aussi aux paroles et aux sentiments entre chacun des participants ont reconstruit un climat de confiance et de considération. La bienveillance envers tous, impulsée par les intervenants a créé les conditions d’une apparition du bonheur chez les jeunes. Nombre d’entre eux en ont témoigné à la fin du projet. Je cite : « Je n’ai jamais passé une semaine comme ça depuis trois année au lycée », « j’ai eu le sentiment d’être heureux », « j’ai oublié tous mes problèmes », « je n’ai jamais aussi bien dormi »…

Yann Efflame et les élèves

J’avais présenté le projet « Improvise-toi » à mes élèves en disant leur offrir un moment, une expérience. Je leur ai demandé de ne pas avoir peur, de se faire plaisir, et de profiter de ce moment. Grâce à Yann, Guillaume et Matthieu, cela a été possible. Les liens se sont construits et chacun a eu sa place.

Il restera donc de ce moment de vie des images et des sentiments inoubliables et une confiance en soi qui durera, je l’espère, le plus longtemps possible pour ces adolescents. La fierté qu’ils ont manifestée à l’issue des représentations me le laisse croire.

Ce projet mené en lien avec le réseau art’ur a été soutenu par la DRAC , la DRAAF et la Région des Pays de la Loire ainsi que la DRAC Centre-Val de Loire.

Ce projet a été monté en partenariat avec La scène musicale de Tours « Le petit Faucheux », Capsul Collectif et Tricollectif.

Anthony BERNARD

Enseignant d’Education Socio-culturelle

anthony.bernard@educagri.fr

Lycée des Métiers de l’Agriculture

Château-Gontier