Une Chorale à Pisani, c’est désuet à souhait !

Une chorale… c’est bien désuet.

C’est bien raccord avec Edgard Pisani.

C’est très 60’s !!

Et bien à Pisani nous avons fait ce pari. Une chorale EPL, un moment autour du chant pour tous, par tous, des grands et des ‘’petits’’, des encadrants et des encadrés…

Alors le mardi de 18h à 19h on s’est retrouvé au foyer pour chanter. Un beau pari pour moi aussi, ça a été un beau challenge : c’est du boulot de faire cheffe de chœur !

Il nous fallait un répertoire, des exercices d’échauffement, du rythme,…

Mais surtout il fallait des choristes… Et bien pari réussi : des adultes du lycée, du CFA, du CFPPA, des jeunes lycéens et apprentis. Et tout ce monde-là avec de la bonne humeur, la volonté de se réunir chaque semaine afin de chanter ensemble !

Ce sont ces deux éléments qui ont été le secret de ce groupe.

Chanter, donner de la voix, utiliser sa colonne d’air, mobiliser sa mémoire pour les textes, c’est un grand moment de plénitude individuelle, c’est du bien-être !

Et faire cela ensemble, c’est un plaisir supplémentaire : faire attention à l’autre, se caler rythmiquement, être à l’écoute du chef et des copains…

Chaque répétition était un vrai moment de partage, de construction artistique, d’émotion.

Des morceaux en tutti pour l’instant, mais nous avons aussi réussi à installer quelques morceaux avec des ostinato ; l’exigence a aussi été un moteur.

Une première prestation lors de la fête de Noël a couronné notre plaisir : de chanter, mais aussi de faire chanter tous les présents.

Nous avions une autre occasion de nous produire cette année, le vernissage du festival ‘’A travers l’écran’’, organisé par le centre social avec et pour tous les établissements scolaires de la commune… Malheureusement le COVID nous en a empêché. Là aussi ce sont les choristes qui ont proposé le répertoire. La thématique cette année étant l’acceptation de la différence, nous préparions ‘’Arnold et Willy’’, ‘’We are the world’’, ‘’Toi+moi’’… La cheffe ayant tenté de préparer des arrangements des plus confortables… Nous étions tous très indulgents les uns avec les autres !!!

Au demeurant, cela a été une vrai expérience de partage autour du chant choral, un réel moment musical avec de vraies émotions.

Nous allons poursuivre cet atelier inscrit dans l’ALESA en essayant de recruter de nouveaux choristes parmi les élèves, les apprentis et les encadrants !

Virginie Jadeau

Professeur ESC Montreuil-Bellay

virginie.jadeau@educagri.fr

Ce projet a été mené en lien avec le réseau art’ur

L’art de la créativité : le film suédé

Comment d’une inscription au dispositif Lycée et apprentis au cinéma en Pays de la Loire (LAC) découle une histoire pleine d’opportunités, de rencontres et de créativité ?

Après plusieurs années sans participer au dispositif LAC proposé par l’association Premiers Plans, le lycée Edgard Pisani – sous l’impulsion de Virginie Jadeau, enseignante d’éducation socioculturelle – se replonge dans l’univers du cinéma avec deux classes dont les 2ndes aménagements paysagers et vitivinicoles. Ces derniers sont concernés par projet booktrailer (https://www.docpourdocs.fr/spip.php?article533) en lien avec les sélections du Prix des Incorruptibles (https://www.lesincos.com/) et mettront donc à profit leurs talents de cinéastes dans l’année.

Une proposition anodine…

LAC est également force de proposition d’ateliers pédagogiques, à destination de différents publics scolaires, entièrement financés par le dispositif. Fin 2019, relance du réseau art’ur à qui serait intéressé par 4h d’atelier « films suédés » ; la classe concernée par les sorties au cinéma déjà engagée sur le projet booktrailer ne peut y répondre en terme de planning.
Forcément bénéfique pour les élèves, le projet films suédés est « transféré » à la classe de 3ème prépa pro.

L’objectif principal est de réaliser le suédage d’une scène de film.

Le suédage est le remake d’un film réalisé dans des conditions artisanales voire rudimentaires, avec des acteurs qui en rejouent les scènes plus ou moins fidèlement, parfois seulement de mémoire.

Wikipédia

Le film a l’origine de ce procédé est Be kind rewind (2008) de Michel Gondry, bien sûr programmé à la sélection LAC 2019-2020.
Synopsis : Un homme dont le cerveau devient magnétique efface involontairement toutes les cassettes du vidéoclub dans lequel l’un de ses amis travaille. Afin de satisfaire la demande de la plus fidèle cliente du vidéoclub, une femme démente, les deux hommes décident de réaliser les remakes des films effacés parmi lesquels « SOS Fantômes », « Le Roi Lion » et « Robocop ».

Outre l’objectif final, les buts sont de comprendre la création filmographique – du storyboard à la production – avec l’exemple d’une scène de film connu, ici, « Les tontons flingueurs »

Future scène suédée par les élèves

… devient une proposition surprenante !

Une ou deux semaines avant le 1er atelier prévu pour fin janvier, un mail particulier attendait parmi une dizaine d’autre dans la boite éducagri.
Son émetteur, Émile Rabaté, assistant-réalisateur de Julie Bertuccelli (réalisatrice entre autre de « la cour de Babel« ), expose et propose un projet passionnant : pour les 30 ans du CNC (Centre National du Cinéma), ce dernier, afin de valoriser ses actions pédagogiques, a commandé un court-métrage documentaire relatant différents ateliers qu’il finance.
Julie Bertuccelli et Émile Rabaté souhaitent venir filmer les 3ème prépa pro pendant l’intervention de Cécile Guichard.

Opportunité inouïe et unique pour nos collégiens de voir et de vivre une véritable expérience cinématographique avec une équipe professionnelle !

Une proposition qui prend vie

Après d’âpres négociations et discussions autour de l’organisation du projet – date, 2h d’atelier en plus ainsi qu’une copie du film documentaire pour l’établissement – le binôme de tournage est accueilli, fin février, dans la classe des 3ème pour des échanges pendant 1h, entre questionnement et étonnement face à des professionnels de l’industrie cinématographique. Autour de sujets aussi divers que les métiers du cinéma, le budget et le temps de création d’un film, le déroulement du tournage qui allait suivre mais également le fonctionnement du matériel, les élèves se préparaient intérieurement avant de se lancer dans la réalisation de la scène suédée.

Au foyer de l’établissement les élèves sont séparés en 3 pôles :

  • acteurs : mis en place de la scène de tournage, apprentissage des textes et des postures, recherche d’accessoires
  • tournage : préparation des scènes, des angles de prise de vue, timing des scènes, prise vidéo et son.
  • montage : montage vidéo des scènes filmées, création de générique, incrustation de musique.

Les élèves investis dans leurs rôles respectifs, ont utilisé leur propre matériel pour filmer les scènes : leur smartphone. Cela leur a donné la possibilité de pouvoir continuer d’explorer, en dehors de l’atelier, la création vidéo. Toute l’intervention a été suivie, filmée et enregistrée par Julie Bertuccelli à la caméra et Émile Rabat à la prise son.

Une fin encore indéfinie

Le montage n’ayant pu être entièrement réalisé au cours des 3h d’atelier, les rushes restant devaient être envoyer à Cécile Guichard pour qu’elle le finalise.
Le contexte sanitaire de ces derniers mois n’a pas permis la production de la scène suédée et la perte de données d’un des téléphones servant au tournage entérine entièrement la possibilité de la voir éclore un jour.
Le film documentaire n’a pas encore été envoyé à l’EPL Edgard Pisani mais le sera prochainement.
Quoi qu’il en soit, les élèves sont repartis des images et des mots plein la tête, avec un seul centre de discussion à la sortie : ce qu’ils avaient fait, créé, imaginé en étant actifs dans un atelier pédagogique tout en étant acteurs d’un film documentaire professionnel.

Ce atelier mené en lien avec le réseau art’ur a reçu l’appui du réseau Lycéens au Cinéma.

Ludovic Waszak
Enseignant Éducation socioculturelle

ludovic.waszak@educagri.fr

ALESA : Et la fête de fin d’année en 2020 ??? Comme pour tout, en Visio !

Disco zoom à Pisani !

Au LPA Edgard Pisani de Montreuil-Bellay, le bureau de l’ALESA avait prévu la soirée de fin d’année pour le 26 mai… dernière semaine où toutes les classes seraient présentes. Un mardi ? Pour que les 3èmes, les apprentis puissent aussi participer !

Le 16 mars, le confinement commençait, l’ALESA était mise en sommeil… le 28 avril, David, le président-adjoint, créait un groupe Whatsapp avec les numéros des membres du bureau et ceux des 2 profs d’ESC … Premier message : ‘’j’ai une idée !’’. Alors, première réunion des membres actifs par zoom et un mois pour préparer la soirée à travers cet outil !

Les mêmes discussions ont eu lieu. Comment annoncer ? Imposer un thème ? Les horaires ? Comment ambiancer à fond ??? … Mais aussi de nouvelles et enrichissantes questions ! Comment limiter les entrées pour n’accepter que les apprenants et personnels de l’EPL ? Quelles règles suivre sur les consommations puisque à la maison ? Quelle est la part de responsabilité de l’association et de l’EPL dans ces moments ?

Techniquement, un abonnement payant de zoom a été acheté afin de pouvoir être plusieurs co-animateurs (faire entrer les participants de la salle d’attente, réalisateurs pour mettre à l’honneur certains participants plus imaginatifs dans leurs salons,…).

Sur le reste, nous avons répondu un peu comme nous pouvions à ces questions, n’ayant eu aucune réponse de la part de l’inspection d’ESC à nos sollicitations. La direction de l’EPL a accepté de suivre la démarche innovante de l’asso et un courrier cosigné par la proviseure et la présidente a prévenu les familles de la tenue de cette soirée et des règles à suivre (tenue correcte, pas de consommation d’alcool…).

Une fois calée, l’originalité de cette démarche a sauté aux yeux du Bureau. Il a été question alors de médiatiser notre disco zoom ! Presse locale papier, TF1 a même été proposé ! Notre rôle de modérateur a ici pris tout son sens. Les médias audiovisuels peuvent avoir des objectifs bien éloignés des nôtres. France 3 a répondu tout de même à l’appel, mais le jour même ! Nous avons eu un très bel article dans le Courrier de l’Ouest, avec une vraie démarche de journaliste. La correspondante locale a assisté à une réunion préparatoire en zoom, puis est venue à la soirée ! Quand à France 3, ils ont récupéré très vite des images que nous leur avons fournies et ils ont eu un seul contact téléphonique le soir même avec l’enseignante. Résultat, les élèves se sont senti floués par le très court sujet sur France 3 avec un commentaire pas piqué des vers à la papa sur la consommation d’alcool possible dans de tels conditions ! Une vraie leçon sur le travail journalistique !

Au final, une soirée vraiment réussie au regard du nombre de participants, entre 100 et 150 en tout, et des élèves heureux de se voir : même par ce biais là, c’était mieux que rien ! C’était aussi l’occasion de venir faire un tour, puis de repartir, de nombreux enseignants étaient là aussi parce que ‘’pratique’’ !

Si nous devons faire un bilan de ce moment si particulier, ça a été l’occasion de maintenir le lien entre les membres actifs de l’ALESA. Nous avons poursuivi nos réunion hebdomadaires zoom après la soirée… afin de préparer celle de la rentrée ! En prévoyant des scenarios selon des règles sanitaires incertaines… dans le foyer comme d’habitude ou en extérieur façon festival ( plateau remorque de l’exploit’ pour le DJ, prévenir les voisins…).

En tant que professeur d’ESC membre du réseau art’ur , je savais que notre bureau était dynamique et inventif, cela s’est confirmé et les conditions particulières n’ont fait que souligner cet élément très important que peut être tout le plaisir d’être et de faire ensemble pour les autres. L’altruisme n’a pas disparu, cela reste une valeur cardinale de nos associations et des actions de celles-ci.

Virginie Jadeau

Enseignante ESC

Lycée Edgar Pisani

virginie.jadeau@educagri.fr

Ce projet a été mené en lien avec le réseau art’ur

Pratique artistique : projet ART VIDEO

Avant propos

Cette année encore, de nouveaux projet au lycée Edgard Pisani, dont les fameuses semaines de pratique artistique : les terminales Aménagements Paysagers et Vitivinicoles ont vécu une semaine dans le monde de l’Art vidéo du 20 au 24 janvier 2020.

Accompagnés par l’artiste Gérôme Godet (http://geromeg.free.fr/), basé à Angers, les élèves – à travers des rencontres – se sont immergés durant plus de 30h dans un processus de création artistique.

Avant de libérer leur fièvre créatrice, les terminales ont découvert l’univers de l’Art vidéo avec différentes étapes de médiation.

Image tirée d’un des films de la classe des terminales AP-VV

Médiation

Présentation des différentes étapes et temps forts du projet

A – Première journée : lundi 20 janvier 2020

1 – Introduction à l’art vidéo et au cinéma expérimental (matin)

A travers le visionnage de plusieurs vidéos, très différentes, et la présentation de la démarche artistique de plusieurs artistes vidéastes, les élèves seront sensibilisés à l’art du mouvement. Le but de cette première matinée est la découverte d’une forme nouvelle d’œuvre d’art mais aussi de les détacher de cette idée préconçue que les images en mouvement racontent toujours une histoire. Les images en mouvement ne sont pas toujours au service d’une narration.

Mais, est-ce que pour autant ces films ont du sens ?
Cette première partie est la plus théorique de la semaine.

Premier exercice, le filmé-monté (fin de matinée)

La minute vidéo la plus…
Réaliser une minute de film en pensant au fait qu’il n’y aura pas de montage (filmé-monté), les élèves pourront utiliser pour cet exercice tout appareil qui peut filmer, un téléphone, une tablette, un appareil photo, une caméra…
Utiliser plusieurs valeurs de plans, rapide présentation des différentes valeurs de plans (plan large, gros plan …)
La durée totale de l’ensemble des images enregistrées ne doit pas excéder une minute

Travail par groupe de deux, les inciter à un petit temps de réflexion avant d’aller filmer, à bien réfléchir à leurs images, à leurs constructions.

A la fin de l’exercice, prise de temps avec les élèves pour un moment d’échange critique. Vidéos présentées le lendemain matin.

2 – Introduction au montage (après-midi)

Rapide introduction au montage et à la notion de montage, la question du rythme des images entre elles. Découverte d’un logiciel de montage Video Pad

Exercice de montage et pratique de Video Pad :
A partir d’images données, issues du cinéma, de la télévision ou d’internet (Youtube), imaginer une petite histoire.
Qu’est-ce que je peux raconter avec des images, que puis-je faire dire aux images, le détournement, le dire autrement, détourner les images de leur sens premier, donner un autre sens aux images.

B – Deuxième journée : mardi 21 janvier 2020

1 – le filmé-monté bis (matin)

Visionnage des vidéos réalisées par les élèves la veille.

Constat : majorité des vidéos sont en plan séquence, consigne mal comprise et/ou expliquée.

Réitération de l’exercice, suivi du visionnage et de discussions.

2 – Rapport image et son, exercice trois (après-midi)
Travailler à partir d’une bande-son donnée, de la figuration à l’abstraction

A partir d’une banque de bandes-son donnée, en fait plusieurs bandes-son d’une minute, chacun des élèves pourra en choisir une et imaginer librement les images qui pourraient accompagner cette bande–son. Les élèves sont libres de tourner les images en autonomie ou d’aller chercher des images ailleurs, sur YouTube par exemple.

Un premier montage de ces images sera fait en mode linéaire avec la bande-son choisie avec un logiciel de montage (déjà utilisé à l’exercice deux).

Un deuxième montage fait avec les mêmes images avec un logiciels de vi-jing en mode montage des images par accumulation, par couches, une image par-dessus une autre image, jeux de transparence et d’incrustation, mixage image et son… Les images se mélangent, le sens se perd une nouvelle image apparaît, une peinture en mouvement.

C – Troisième journée : mercredi 22 janvier

1 – Quatrième exercice : la performance (matin et début d’après-midi)

L’idée de se mettre en scène est ici exprimée avec un thème donné : le face-à-face. Les élèves sont en entière autonomie et exploitent les connaissances et savoirs acquis durant les 1ers jours de la semaine. Dans cet exercice se trouve également un autre objectif : obliger les élèves à passer par une « phase écriture » avant d’aller tourner. Réfléchir en amont.

2 – Présentation du projet final (fin d’après-midi)

Thématique : vivre autrement

Thématique large, aussi bien sociale, économique, qu’écologique ou fantaisiste. Début de réflexion et d’écriture en binôme

D – Quatrième et cinquième journée : jeudi et vendredi 23 et 24 janvier

Réalisation et finalisation du projet personnel

Bilan

Malgré l’arrivée « officielle » de la COVID-19 mi-mars, le projet a été conduit à son terme, hormis un vernissage officiel dans un lieu d’exposition de la ville de Montreuil-Bellay. L’investissement des élèves, impliqués, pendant cette semaine s’est montré croissant. Beaucoup d’attentes et de découvertes sont espérées pour chaque pratique artistique : toujours l’occasion de vivre un moment de vie unique. Le bénéfice est parfois incalculable sur l’instant mais les apports et les souvenirs restent, ouvrent des portes, élargissent les horizons. La cohésion déjà présente dans la classe entre les filières, accentuée par un événement qui les rassemble tous sur un même pied d’égalité, à fait tomber les dernières barrières encore debout.
Déjà le réemploi des acquis de cette semaine artistique apparaît, de nouvelles pousses créatives naissent ; les terminales aménagements paysagers ont créé (avec l’aide des enseignants d’aménagements paysagers et d’éducation socioculturelle) des tutoriels vidéo aidant à la prise de poste de matériel de leur formation.

Remerciements

Ce projet mené par le Lycée Edgard Pisani de Montreuil-Bellay en lien avec le réseau art’ur n’aurait pu avoir lieu sans l’appui de tous nos partenaires:

  • DRAC des Pays de la Loire
  • Région Pays de la Loire
  • Association 24+1
  • Saumur Agglo (Dôme de Saumur)
  • Caves Ackerman
  • Ville de Montreuil-Bellay
Un projet d’art vidéo sur le « Vivre autrement » réalisé par les élèves en terminale Bac pro Aménagements Paysagers et Conduite et gestion d’une entreprise vitivinicole, dans le cadre de la semaine de pratique artistique (janvier 2020).

Ludovic Waszak
Éducation socioculturelle
ludovic.waszak@educagri.fr

La chanson française… pour atteindre l’émotion esthétique.

C’est une référence au livre de Charles Pépin ‘’Quand la beauté nous sauve’’. La notion d ‘émotion esthétique qu’il développe me parle ! En tant que professeur d’ESC, je me dis que c’est là notre ambition : permettre cette émotion à nos élèves, c’est tout le sens de notre objectif de pratique artistique en bac pro, nous avons 30 heures pour leur permettre de toucher cela du doigt !

A Pisani, nous avons beaucoup exploré la danse contemporaine. C’était toujours bluffant de voir ces élèves de 18-20 ans exprimer tant d’émotions par leurs corps et pour quasiment tous, connaître une vraie révélation sur cet art.

Art’ur s’engage dans la voix, il me fallait me projeter. Alors pourquoi ne pas commencer dès cette année? Charles Pépin écrit ‘’ La musique a probablement ce pouvoir de nous émouvoir plus que les autres arts parce qu’elle est capable, dans sa polyphonie même, d’éveiller simultanément les différentes dimensions de notre être- tragique et joyeuse par exemple, ou sensuelle et intellectuelle...’’1.

Mais quel style choisir ? Le Slam, cela ferait un pont entre danse hip-hop et chanson ? Et finalement non, des contraintes d’organisation trop serrées. Il me restait dans un coin de ma tête le souvenir d’une belle rencontre avec Christophe Belloeil sur un projet plus léger à la Closerie à Montreuil- Bellay…

Du 9 au 13 mars ( juste avant le confinement) les 30 élèves de terminale Bac Por SAPAT ont connu le processus de création. Ils en ont rencontré toutes les étapes : écriture, mise en musique et interprétation. 6 chansons ont ainsi été écrites en groupe de 5 avec des thématiques, des rythmes choisis. Dans tous ces morceaux il y avait une vraie émotion, de vrais contenus et cela a fait un ensemble varié et très riche. Mais une chanson ne peut pas rester dans la bouche du chanteur… Le concert final était prévu pour le vendredi après-midi.

Il a fallu donc aussi penser, organiser et accomplir ce moment si particulier où l’artiste se dévoile, offre le fruit de son émotion à un public.

Certains parents, amis personnels et camarades étaient présents, un public d’une soixantaine de personnes.

Les retours ont été unanimes. La présence scénique, la qualité des textes, l’interprétation, les applaudissements ont été nourris, sincères. Et puis l’émotion, l’émotion esthétique était bien présente tant chez les artistes que chez les spectateurs.

C’était un moment de grâce, comme des projets souvent nous en donnent. Les magiciens que sont les artistes dans nos murs font éclore chez nos élèves des qualités insoupçonnées et belles. Christophe Belloeil est de ceux-là, sa gentillesse, son sourire, sa bienveillance, sa joie de vivre son exigence musicale sont autant de petites graines qui germent facilement chez nos élèves.

Ses choix artistiques ont aussi été importants. Son spectacle ‘’Chanteur’’ qu’il avait joué au foyer en décembre, en petite forme de ‘’salon’’, sa volonté d’être proche de son public sont autant d’éléments intéressants et parlants en animation des territoires ruraux !

Ce fut une belle aventure, une belle réalisation qui, hasard de la pandémie, nous a permis de quitter le lycée sur une touche d’émotion esthétique !

Virginie Jadeau

Enseignante d’Education Socio-culturelle

virginie.jadeau@educagri.fr

1P163 Charles Pepin ‘’Quand la beauté nous sauve, Comment un paysage ou une œuvre d’art peuvent changer notre vie’’ Ed Poche Marabout

Ce projet mené en lien avec le réseau art’ur a reçu le soutien du Conseil Régional Pays de Loire.